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Ce milieu, Shaly y est entrée à l'âge de 18 ans pour aider un ami qui avait des problèmes psychiques : "Sa seule issue était de se faire exorciser". Mais une fois entrée dans ce cercle, elle n'a pas sur en sortir à temps.
L'une de ses nouvelles amie, était à 25 ans, plus qu'initiée dans le milieu ésotériste, "après sept années de sorcellerie, elle a acquis des dons de magnétisation, la capacité de sentir les énergies et de couper le feu, c'est la capacité de faire disparaître la douleur d'une plaie par exemple". Prédisposée pour les sciences occultes, cette personne allait jusqu'à se faire posséder volontairement par une entité qu'elle arrivait à contrôler.
L'ésotérisme est une pratique qu'il faut absolument lier à l'exorcisme. Ce terme, rend plus sérieux l'usage de la sorcellerie et les croyances liées au paranormal, souvent lié à des fantasmes autour de la magie. L'ésotérisme est un sujet assez tabou. Pour entrer dans ce cercle très fermé il faut rencontrer des personnes qui en font déjà parti.
C'est à force de côtoyer des personnes proches des esprits que Shaly s'est retrouvée posséder involontairement, "en général les gens qui se font posséder sont très souvent ceux qui ont des prédispositions paranormales, les entités voient plus les personnes qui leur prêtent de l'attention, vu que je trainais avec des personnes comme ça, je me suis retrouvée possédée pendant un mois".
Cette entité prenait possession du corps de Shaly de temps à autre, alors que certains membres du cercle étaient touchés plus régulièrement. Voix et gestuelle qui changeait du tout au tout, d'autres, se présentaient sous un autre nom et avaient leurs yeux qui changeaient de couleur.
L'entité dans le corps et l'esprit de Shaly était malveillante : "à travers moi, pendant que je travaillais sur mon ordinateur chez une amie, j'ai perdu le contrôle de mon bras droit comme dans l'Avare de Molière. Mes doigts se sont mis à taper une menace de mort à mon amie à l'aide du clavier. Le reste de mon corps ne pouvait pas m'empêcher d'agir". Pire encore, ce qui était en elle a failli lui coûter la vie. S'armant d'un couteau dans la cuisine et le dirigeant vers la poitrine de sa victime. "L'exorcisme était après un mois avec cet esprit, c'était la seule solution".
"Je ne savais plus si quelqu'un était en moi
ou si j'étais folle"
Dans les exorcismes non religieux, il n'y a pas besoin de lieu saint ou sacré pour la cérémonie. Un appartement suffit mais il faut préparer le lieu pour qu'il soit entièrement propice à chasser les mauvais esprits. Purification du lieu, tout doit être nettoyé de fond en comble. Les ondes négatives, notamment celles des appareils électroniques doivent entièrement disparaître. Il faut boucher porte et fenêtre avec quasiment deux kilogrammes de sel pour que rien ne rentre. La pièce est ensuite purifiée avec des plantes, notamment avec la sauge qui est la plus connue et la plus efficace.
La personne à exorciser s'assoit sur une chaise, entourée de bougies de plusieurs couleurs. L'exorciste tire des cartes de tarot pour vérifier que tout va bien se passer, puis, il demande à la personne possédée "Souhaites-tu être exorcisée ?". Une fois fait, une prière, adressée à l'ange Gabriel, annonceur de miracles est lue trois fois puis le papier est brûlé. Mais au bout de la deuxième récitation, Shaly fait un black out de 45 minutes. Dans cet abîme noirâtre, elle se voit envoyer avec son fameux bras droit possédé, une masse noire et difforme contre le mur. A son réveil, le mur en question présente des traces de lutte. Depuis elle n'a plus jamais perdue le contrôle d'elle même.
Ces pratiques, isolées et obscures ne sont pas sans risque : "J'ai vu une femme enceinte faire une fausse couche à cause d'un exorcisme, ou d'autres encore ne plus jamais être pareil". Pourtant les exorcismes connaissent un essor majeur avec 2 500 personnes faisant appel à des exorcistes en Ile-de-France par an d'après la BBC. Ce phénomène peut rapidement devenir un business. Face au désespoir de certains, les exorcistes indépendants demandent plusieurs centaines d'euros par séance. Le phénomène s'est démocratisé, après les attentats de 13 Novembre 2015 d'après The Economist, faisant de l'exorcisme un sujet non plus tabou, mais quelque chose de totalement ancré dans la société, mais auquel personne n'ose s'attaquer.
AMBIANCE