0
La notion d’exorcisme pourrait vous sembler désuète. Pourtant sa pratique perdure encore aujourd'hui et ne cesse même de croître. Ce web reportage va vous faire prendre conscience que les exorcismes ne sont pas aussi rares qu'on pourrait le croire. Depuis les années 80, le nombre d'exorcismes a pratiquement quadruplé et de plus en plus de personnes sont convaincues d'être possédées.
Un condensé des maux de la société
Présence démoniaque avérée ou non, le père Beaublat : "accueille tous les gens comme ils viennent. Je souhaite également qu'après m'avoir rencontré ils aillent mieux. Il y a donc une forte dimension psychologique autour de l'exorcisme."
Mais le père Guy Emmanuel Cariot, lui, ne constate pas simplement une hausse des demandes d'exorcismes : "Il y a surtout une recrudescence des gens en souffrance. Des gens marginalisés par la société dans laquelle ils vivent. Notre mission principale est donc de faire en sorte que ces gens ne soient plus isolés. Pour ça nous travaillons avec des laïcs et donc des personnes qui ne font pas partie du clergé afin d'essayer d'intégrer ces personnes au mieux. C'est ça l'essentiel de notre travail. On est bien loin des images de possession que l'on peut avoir en tête et que l'on peut voir au cinéma. Le plus souvent il s'agit de personnes désorientées, sans but, qui n'ont plus la force de lutter. Dans des cas comme ça, de simples prières suffisent."
Parfois, ces personnes ont simplement besoin d'être réorientées vers des structures plus adaptées. Le père Guy Emmanuel Cariot ne souhaite pas remplacer la médecine moderne. Il soutient que tous les maux de la société ne se guérissent pas à travers les prières :
Seulement, quelque fois ces personnes ont besoin de plus qu'un encadrement psychologique. Certains cas sont plus "spirituels" et leur mal ne peut être expliqué par la science. C'est à ce moment que les prêtres prennent la décision d'intervenir car le démon peut être à l'origine de la souffrance de ces personnes.
Le diable peut prendre de multiples formes et affecter une personne de nombreuses manières mais alors qui est-il réellement ? Le père Beaublat vous explique sa vision du malin.
Selon les théologiens, il existe plusieurs signes permettant de confirmer le diagnostic d'une possession
1. Parler, écrire ou comprendre une langue inconnue en est un. La glossolalie, c'est le nom de ce comportement, indique un cas de possession avéré. La langue parlée est d'ailleurs souvent le latin.
2. Découvrir des choses éloignées et secrètes, également appelé le don de voyance. Connaitre les secrets enfouis d'une personne ou ce qu'il se passe dans une pièce adjacente par exemple.
3. Faire preuve d'une force inexplicable de par l'apparence générale de la personne considérée, également défini par "l'habitus du corps". C'est ce que l'on va alors appeler la psychokinèse.
Mais comme nous l'explique le père Beaublat, "il ne s'agit là que des cas les plus rares".
Qu'est ce que l'exorcisme ?
Un bref retour
historique sur
le sujet
Qui est le Diable ?
Le père Beaublat vous explique comment il se manifeste dans son travail de prêtre exorciste.
AMBIANCE
« Bien que nous ne tenions pas de statistiques, il y a dans les diocèses une tendance réelle à une augmentation des prises de contact de personnes en souffrance, qui s’adressent à un prêtre exorciste », a confirmé le Père Emmanuel Coquet, secrétaire général de la conférence des évêques de France en 2018.
Pratique oubliée dans la dynamique moderne du concile Vatican II entre 1962 et 1965. Il a fallu attendre 2014 pour que le Vatican reconnaisse enfin une Association internationale des exorcistes. Face à cette acceptation, de nombreux prêtres se sont spécialisés dans notre pays et dans le monde.
Aujourd'hui ce sont plus de 120 prêtres exorcistes qui exercent leur métier en France selon Le Monde, contre une trentaine dans les années 1980. Pour faire face à cette recrudescence des demandes d'exorcisme, l'Eglise française s'est vue doter chacun de ses diocèses d'au moins un prêtre exorciste.
Prodiguer la bonne aide
